L'Ordre de la Patte d'Acier
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L'Ordre de la Patte d'Acier

Guilde Pandarène neutre sur le serveur Kirin Tor, World of Warcraft.
 
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 Le petit sauvage

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Fleur-de-Lune
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Fleur-de-Lune


Messages : 96
Date d'inscription : 09/01/2015

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MessageSujet: Le petit sauvage   Le petit sauvage Icon_minitimeDim 28 Juin - 14:58

"Yu Mo... !"

...

"Yu Mo, soit un peu attentif !"

Dans son sommeil, le doux géant porta ses grosses pattes à son front en remuant les oreilles, dans un vieux réflexe, avant d'ouvrir les yeux dans un léger soubresaut, regardant à gauche puis à droite, son museau suivant le mouvement en reniflant. Il faisait encore nuit, et il était loin des montagnes de la Forêt de Jade, loin des odeurs des plantes et des fleurs des bois, de l'odeur de la rosée fraîche qui perlait sur le feuillage des arbres où il se perchait pour dormir.
Ici, tout était différent, il ne reconnaissait aucune odeur, bousculé dans sa routine. Celle de la couchette trop petite sous son ventre, de ses voisins endormis, des yacks qui dormaient plus loin, blottis les uns contre les autres sous un arbre, ou encore le doux fumet des réserves de nourriture, auxquelles il n'avait pas le droit de toucher sans que Dola ne vienne lui mettre de petits coups de cuillère en bois. Tout cela lui était trop étranger... et quand bien même Yu Mo abordait la situation avait une curiosité toute naturelle et insouciante, une tenace impression de dépaysement le rendait tout agité, une impression qu'il ne connaissait pas, et pour laquelle il n'avait pas de mot.

Il se rendormit, ou tout du moins il essaya. Il aurait voulu rêver des odeurs qu'il aimait bien. Celles qui lui revenaient souvent durant son sommeil, ou bien par un heureux hasard alors qu'il se baladait dans les montagnes. Des odeurs auxquelles il était autrefois habitué, et qui lui évoquaient des souvenirs agréables, parfois seulement de simples sensations, envahissantes mais réconfortantes.

Il lui arrivait parfois de croire sentir l'odeur de ses parents, lointain souvenir chargé d'émotion, sans que le pauvre géant ne sache se l'expliquer. Il n'avait ni noms ni visages à rattacher à ces réminiscences, seulement cette odeur bien particulière et inexplicable, qu'il connaissait depuis ses premiers jours, et qui le laissait toujours avec une étrange, vague sensation de manque et de peine qu'il ne comprenait pas. Et comment pourrait-il jamais en parler ?

Et... l'odeur des vieux parchemins. Un souvenir particulier, plus récent, dont il se rappelait encore, et qui, lui, avait un visage.
Celui du vieux scribe qui venait parfois lui rendre visite dans les montagnes, un pandaren au dos voûté qui s'était pris d'affection pour un Yu Mo encore jeune et sauvage, dont la vie fut bientôt rythmée par les venues de ce vieil homme si bon, qui lui apportait toujours de la nourriture, sans doute car le vieillard éclairé savait que c'était le meilleur moyen de retenir son attention.


*****


"Yu Mo, essaie encore, ensuite tu pourras goûter !" Lâchait le vieil homme dans un sourire qui fit frémir sa longue et fine moustache, son ton était toujours calme, bienveillant mais aussi ferme. Yu Mo passe ses grosses mains sur son museau, avant d'avancer, têtu, vers le panier de gâteaux. Aussitôt, une baguette de bambou sorti de la manche du scribe, qui lui mit une petite pichenette sur le front... petite pichenette qui suffit à faire se rasseoir le géant, portant ses pattes sur son front en baissant les oreilles. Ses pattes se baissèrent, et il fixa le vieil homme avec attention, clignant des yeux et se lapant le museau.

Doucement, le vieux scribe approcha et saisit doucement les pattes de Yu Mo, qui le laissa faire sans réaction. Il les retourna, de façon à ce que les paumes soient face au géant, puis lui ferma les poings avec douceur.

"Rappelle-toi, Yu Mo. Yi, er, san, si, wu, liu, qi, ba !" Le vieillard parlait lentement, et à chaque chiffre il faisait se relever un des doigts de Yu Mo, qui observait avec une attention dont il ne faisait preuve que trop rarement. Il lui lâcha les pattes, et le sauvage remonta le regard vers lui l'air de ne pas comprendre.

"Yiii... Eeeer... !" Lança lentement le scribe, et le géant leva le pouce comme tout à l'heure. Avec de nombreux efforts, il arriva enfin à compter jusqu'à huit, le jeune Yu Mo imitant le vieillard en répétant ce qu'il disait, et vint le moment où il eu le droit de déjeuner avec le scribe, qui l'observait mâcher et dévorer avec un sourire tranquille.

"Yu Mo, je doit rentrer, il se fait tard, mais je reviendrais dès que je le pourrais." Il s'inclina, et bien que ce geste ne voulait rien dire pour Yu Mo, il l'imita en courbant le dos et baissant la tête et les oreilles. Le vieillard lâcha un rire satisfait, ramassa sa sacoche à parchemins, avant de retourner vers le village de montagne où il habitait. Ce n'est qu'une petite centaine de pas plus loin qu'il se rendit compte que le grand Yu Mo le suivait, le regardant avec un air déconfit. Un sourire attendri se dessina sur le visage à la fourrure grisonnante, et il tourna les talons vers son ami.

"Allons, Yu Mo, il est temps que je rentre. Si tu veut, je t'apporterais de quoi te couvrir, et nous irons au village demain !" Lui dit-il en agitant l'index avec enthousiasme, mais le géant n'entendit rien et vint s'approcher du vieillard pour le saisir dans ses bras épais, le serrant contre lui dans un câlin d'ours, le dos voûté afin de poser son front contre le torse frêle de l'ancien.
Le scribe lui tapotta le dos. "Là, là, désolé de te laisser, mais tu doit rester ici." Il se défit doucement de l'étreinte avant de s'en aller à nouveau, mais Yu Mo s'assit et lui attrapa la jambe, bien décidé à le garder avec lui ! A nouveau, un inoffensif coup de baguette de bambou lui toucha le crâne, et il posa ses pattes sur son front. C'est alors que la main du vieil homme vint se glisser dans la fourrure de son crâne, et Yu Mo adressa un sourire bête au scribe qui lui sourit en retour, avant de s'en aller.


Dernière édition par Fleur-de-Lune le Lun 29 Juin - 10:26, édité 1 fois
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Fleur-de-Lune
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Fleur-de-Lune


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MessageSujet: Re: Le petit sauvage   Le petit sauvage Icon_minitimeLun 29 Juin - 10:26

Le lendemain, le vieux scribe tint parole et revint non seulement avec assez de beignets pour convaincre Yu Mo de s'aventurer dans le village, mais surtout... une tenue assez grande pour le géant, afin de remplacer les vieux linges sales qui lui servaient de "caleçon", et remplacer les vêtements de Yu Mo ne fut pas une mince affaire pour le vieillard, tant le grand pandaren ne cessait de gigoter dans tous les sens et était incapable de l'enfiler lui-même.

Mais une fois Yu Mo vêtu, le vieil homme le guida vers le village, lui tendant un beignet quand ce dernier s'asseyait l'air d'avoir la flemme de poursuivre, ou encore quand une odeur le menait hors du chemin de terre battue, le museau en l'air. Après un long chemin sur la route sinueuse qui descendait de la montagne, les deux pandarens arrivèrent enfin à Pierre-Verte, un village du nord de la Forêt de Jade qui devait son nom aux mines de jade non loin du village, qui étaient les plus grandes de toute la Pandarie, la vie y était bonne, d'autant plus que Pierre-Verte était toute proche de Sri-La, grand village de pêcheurs, et de Fleur-de-l'Aurore, une ville au commerce florissant située au centre de la région.

Les villageois les plus curieux furent surpris de voir le vieux scribe revenir avec quelqu'un d'autre, notamment le pandaren sauvage de la montagne, que certains connaissaient de rumeurs, il faut dire que Yu Mo était discret : personne ne l'avait vu pendant des semaines, depuis que des porteurs de bois chanceux l'eurent aperçu en train de dormir sur une branche. Un petit attroupement se forma autour du vieux scribe et de Yu Mo, qui observait le village -et la foule- avec une curiosité et une nervosité palpables.

"Wolong, qui est-ce ?" "D'où vient-il ?" "C'est le sauvage de la montagne ?" Les questions se bousculaient, sortant notamment de la bouche d'enfants curieux, qui n'avaient rien d'autre à faire que jouer au cœur du village. Tandis que le vieux scribe, qui s'appelait donc Wolong, racontait ses journées avec Yu Mo, il ne fallut pas longtemps pour que des enfants s'amusent à le tirer par les doigts, à lui poser des questions qu'il ne comprenait pas, à se présenter en s'inclinant, inspirant juste des clignements d'yeux confus à Yu Mo, et l'un d'entre eux grimpa même sur son dos, le géant se laissant faire docilement.

Wolong fini même par perdre la trace du pandaren, qui fut réquisitionné par les petits. Juché sur ses épaules ou son dos, ou courant à ses côtés près de ses épaisses jambes, ils ne cessaient de lui parler sans qu'il n'y comprenne rien. L'un des oursons eut même l'idée de faire récupérer par Yu Mo un bocal de biscuits, que ses parents gardaient au sommet d'une étagère que même un grand tabouret ne leur permettait pas d'atteindre... Rien de bien dur pour le géant, qui attrapa le bocal vers lesquels les gamins pointaient le doigt en répétant des trucs.

Quand le vieux scribe retrouva enfin Yu Mo, il le découvrit en train de garder solidement un bocal dans ses bras velus, recroquevillé dessus, essayant de l'ouvrir en griffant le verre ou en mordant le couvercle sans résultats, tandis qu'un petit rassemblement d'oursons tentait d'attraper le bocal ou de le troquer en présentant des fruits à Yu Mo. Il arriva et donna un petit coup de baguette en bambou sur la tête de Yu Mo, qui laissa le bocal rebondir par terre et être rapidement rattrapé par un petit gourmand qui eut lui aussi le droit à une pichenette de baguette, plissant les yeux en s'accrochant au bocal de ses parents.


*****


Le vieillard amena Yu Mo vers sa propre bâtisse, une humble demeure dans le style typique de la Forêt de Jade, avec ses tuiles couleur de jade et son bois couvert de laque rouge, avec une double porte coulissante. Wolong ouvrit les portes et fit entrer doucement Yu Mo, qui à cause de sa taille manquait de se cogner le front, la porte étant relativement basse. A peine eut-il posé une patte à l'intérieur que la première chose qui frappa Yu Mo... étaient l'odeur d'une myriade de vieux parchemins et de livres, certains accrochés au mur, d'autres soigneusement rangés dans des étuis à l'intérieur d'une bibliothèque, ou d'autre encore s'empilant sans désordre sur la table centrale. Tout ce vieux papier avait une odeur forte, étrangement agréable... alors qu'elle piquait légèrement le museau. Yu Mo éternua en secouant la tête, puis renifla à nouveau. Il connaissait cette odeur, c'était l'odeur qui collait à la besace du vieux scribe, et même jusqu'à ses pattes.
Il aimait bien cette odeur.

Le vieux Wolong prépara un peu de thé vert pour son ami, faisant patienter Yu Mo pendant les interminables minutes de la cérémonie du thé, avant qu'enfin le scribe ne serve la boisson fumante dans deux petites tasses de porcelaine blanche et bleue, rendues tièdes plus tôt. Il s’essaya sur un tabouret de bois, empoigna doucement sa tasse en patientant, puis indiqua l'autre tabouret au géant, qui préféra visiblement s'asseoir par terre avant de pencher la tête au-dessus de la tasse et d'en laper le contenu.
Bien sûr, une demi-minute plus tard, le pauvre Yu Mo tirait la langue à cause de la boisson bouillante, et le vieux Wolong ramassait les morceaux de la précieuse porcelaine répandus au sol.

Ils passèrent le reste de la journée dans le village, et le scribe tenta de montrer toute sorte de choses et d'odeurs à Yu Mo, essayant même de lui apprendre quelques mots au passage, mais il semblait que le grand pandaren fut vite fatigué de tant de nouveauté et somnolait, haletant doucement. Prenant tout leur temps, les deux amis remontèrent le chemin vers la montagne de Yu Mo, s'enfonçant au coeur de la forêt de bambou qui était son abri et... parfois son casse-croûte.

"Yu Mo, avant de partir, j'aurais voulu te confier un cadeau !" Le vieux pandaren sourit en fouillant dans sa sacoche, avant de tendre une étrange fleur odorante à Yu Mo, qui approche son museau en clignant des yeux.

"Ceci est un lys. Un Lys des marais ! Il est dit qu'il apporte la bonne fortune à celui qui le garde, et comme je l'ai trouvé sur le chemin, je tient à te l'offrir ! Puisse-t-il t'apporter beaucoup de chance ! Et puis, cette plante sent agréablement bon, tu ne trouves pas ?" Il la lui tendit près du torse, et Yu Mo, semblant apprécier l'odeur de la fleur, l'attrapa dans une de ses grosses pattes et vint... la frotter sur son front et ses oreilles, pour garder l'odeur sur lui. Bien entendu, le pauvre Lys des Marais ne survécut pas longtemps, mais le grand pandaren étirait un sourire satisfait. Le vieux Wolong sortit sa baguette de bambou, avant de se raviser dans un sourire attendri, il ajusta sa besace et pris le chemin du village, comme à chaque fois.

"Yu... Yu Mo !" Lança Yu Mo, gardant son air satisfait. Wolong pensa que Yu Mo voulait sans doute dire autre chose, mais entendre Yu Mo parler lui apportait beaucoup de satisfaction, car le doux géant était très avare en mots, et le peu qu'il connaissait lui avait été enseignée par ce vieux scribe. "Yu Mo, que dit-on quand on veut remercier quelqu'un ?" Lança-t-il en croisant les mains dans son dos. "Mo..." lanca-t-il tout bas, se lapant le museau dans une intense réflexion qui se changea peu à peu en un air absent, jusqu'à ce que, semble-t-il, Yu Mo en oublie la question.

Le vieillard fut pris d'un petit rire. "Il y a encore beaucoup à faire, apparemment !" Il sourit et tendit ses dernières provisions à Yu Mo, qui s'approcha pour les saisir. "Au revoir, Yu Mo !"
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